« La vie est ainsi faite : d’un même geste, on peut faire preuve de courage envers soi-même et, tout à la fois, d’une immense lâcheté envers les siens. »
Éric Chacour, Ce que je sais de toi
Réelle œuvre phare contemporaine, cette fable relate les balbutiements amoureux de Tarek, jeune médecin et héritier d’un prestigieux cabinet au Caire, envers un être qui l’éloignera subitement de toutes ses certitudes. Entre ses responsabilités au dispensaire, ses devoirs familiaux et l’urgence de vivre la fièvre amoureuse, il n’aura d’autre choix que de s’exiler à Montréal et de ne garder de l’Égypte que quelques parfums évanescents.
Éric Chacour offre un récit tendre et haletant, où se manifeste, entre autres, le mutisme omniprésent chez les communautés marginalisées et les répercussions de ces non-dits sur tous les membres d’une même famille, en plus d’exposer en filigrane, l’occidentalisation progressive de l’Égypte dès 1980.
On apprenait récemment que Ce que je sais de toi s’apprête à connaître une nouvelle vie au théâtre grâce à une collaboration entre Le Trident à Québec, Duceppe à Montréal et La Colline – théâtre national dirigé par Wajdi Mouawad – à Paris. C’est dans le cadre du FIL qu’est présentée, pour la toute première fois, une lecture-spectacle de l’adaptation théâtrale, en arabe et en français, signée Nadia Girard Eddahia. À cette occasion, le metteur en scène Olivier Arteau, initiateur du projet et directeur artistique du Trident, a invité neuf interprètes de France et du Canada à donner corps aux personnages de Chacour, en plus de convoquer sur scène la musique viscérale de Dalida.
Ce spectacle-lecture est le fruit d’un laboratoire croisé de création, tenu à Paris et à Québec, grâce au soutien du programme Odyssart de l’OFQJ.