Jour 3 du FIL, jour de canicule à Montréal. Cette vague de chaleur trop tardive de septembre, c’est comme si une ex se présentait à ma porte, un beau matin, pour demander pardon d’avoir été une si mauvaise amoureuse et d’avoir mis fin si abruptement à notre relation. « Sorry, Été, t’as eu ta chance, là je suis avec Automne, je suis très heureux, faque j’veux pu te voir la face, dégage ! » J’étais donc tout content d’aller me vautrer dans l’air frais du Lion d’or, ce soir, pour la présentation de la Levée d’écrou 2017. (petit aparté : la climatisation et la littérature sont intimement liées : c’est un certain Willis Carrier qui inventa la climatisation en 1902, en réponse à un problème de qualité...
J’ai dans le corps quarante ans de lecture. J’ai dans le corps vingt ans d’édition. Lorsque je lis un roman, une nouvelle ou un poème, j’ai un crayon rouge dans les yeux. Soyons moderne : je lis en mode Suivi des modifications. C’est ce qu’on appelle une déformation professionnelle. Alors pour qu’un auteur me fasse oublier la mécanique d’un texte littéraire, pour qu’une écrivaine me crée lecteur pur, il/elle est mieux de se lever de bonne heure. Ça arrive encore, dieu merci ! Je n’ai pas lu tous les livres et la chair est loin d’être triste. Et quand ça arrive, c’est une sensation plus physique que psychique. C’est justement arrivé hier, à la Cinquième Salle de la Place des Arts, pendant le spectacle Là d’où...
Bien des fois, j’ai été choquée et horrifiée par l’être humain, j’ai éprouvé de l’admiration et de la répulsion, j’avais envie d’oublier ce que j’avais entendu, de revenir au temps où j’étais encore dans l’ignorance. Et plus d’une fois aussi, j’ai eu envie de pleurer de joie en voyant la beauté de l’être humain… Svetlana Alexievitch C’est à la poète et directrice artistique Violaine Forest que l’on doit l’idée du spectacle Là d’où je viens, Darling !, qu’elle a créé en 2015 à la Fonderie Darling (ceci expliquant cela). Depuis, elle orchestre, au gré des auteurs qui font partie de la distribution, une proposition littéraire et scénique qui se renouvelle chaque année, touchant les spectateurs chaque fois différemment. Au cœur de cette mouture 2017 de Là d’où je viens, Darling !, qui a lieu...
Parfois, nous croisons des êtres dont nous ne pouvons pas être tout à fait certain s’ils sont humains ou de nature extraterrestre. Carl Bessette est l’un de ces êtres plus grands que nature, déployant l’énergie de mille soleils, prêts à virer la Terre à l’envers pour arriver à ses fins. Ce Carl en question a eu cette idée folle d’un jour battre le record du monde du plus long micro ouvert. Et il en a parlé à Michelle Corbeil, la directrice générale et artistique du FIL. Et Michelle a dit : « Mon maudit fou, toi. Es-tu tombé sur la tête ? ». J’imagine très bien la scène : Carl, les yeux pétillants, regardant Michelle sans dire un mot, un petit sourire au coin des lèvres. Et à...
Dans une vie de travailleur autonome, il y a ce qu’on appelle des contrats « alimentaires », des missions pas nécessairement agréables que l’on accepte parce qu’il faut payer les factures et nourrir la marmaille, et il y a les contrats « bonbon », ces piges passionnantes et ces projets enthousiasmants qui t’amènent à te dépasser et qui te font aimer ton métier encore plus. Quand la directrice générale et artistique du Festival international de littérature, Michelle Corbeil, m’a offert d’être le blogueur/photoreporter de cette 22e édition du FIL, qui débute aujourd’hui et qui se poursuivra jusqu’au 1er octobre prochain, j’ai tout de suite su que je tenais là un vrai bon bonbon : j’allais pouvoir écrire, réaliser des entrevues, voir des spectacles, même participer à...